Maroc : Laïla Mamou, la valeur du travail



Maroc : Laïla Mamou, la valeur du travail

Un an et demi après sa désignation comme directrice adjointe de Sofinco, Laïla Mamou vient d’être nommée au poste de directrice générale déléguée de Sofinco, leader français du crédit à la consommation. Elle est désormais en charge de l’ensemble des activités exécutives et opérationnelles du groupe. Une consécration méritée pour une femme ambitieuse et compétente qui a cumulé une longue expérience professionnelle au Maroc et à l’étranger, en plus d’un engagement social résolu envers la communauté. Jeune, Laïla Mamou avait caressé l’ambition d’ouvrir sa propre salle de danse, mais le destin en a décidé autrement. Elle se fraye un chemin dans le secteur bancaire où elle va réussir une carrière professionnelle exceptionnelle. Mais cet amour du sport, Laïla ne l’oublie pas. Elle y puise les valeurs qui la guident dans son parcours professionnel. Pour elle, «tout est question de rigueur et de travail». Ce n’est donc pas un hasard si elle fait partie des premières femmes marocaines à briser le plafond de verre, qui existait notamment dans le secteur bancaire, en prenant en 2004 la présidence du directoire de Wafasalaf, filiale d’Attijariwafa bank et du Crédit Agricole Consumer Finance (CACF), jusqu’à arriver aujourd’hui au poste de directrice générale déléguée de Sofinco et intégrer le comité de direction de Crédit Agricole SA. Tout commence en 1988, lorsqu’elle rejoint le groupe Wafasalaf où elle va évoluer jusqu’à être nommée présidente du directoire. «Curieuse de connaître tous les rouages d’un marché complexe et soumis à de très fortes évolutions, j’ai occupé différents postes au sein de cet organisme de financement et notamment la supervision d’importants chantiers tels que l’informatisation et la digitalisation des processus», nous explique Laïla Mamou.  Une mission qui la mènera à la tête du développement commercial où elle décide de mettre en place un nouveau plan stratégique. Cette ascension, Mme Mamou l’explique par la philosophie de vie qui est la sienne : «C’est la capacité à se remettre en question et à innover qui maintient une entreprise en vie. Pour ma part, je mène de nouveaux plans stratégiques tous les 3 ans, car je pense que ces moments d’humilité sont importants pour faire évoluer une entreprise». Ce qui est important, ajoute-t-elle, c’est de toujours avoir un coup d’avance et d’anticiper les évolutions. C’est cette ambition aussi qui va la conduire à lancer et développer le crédit à la consommation en Tunisie, au Sénégal et en Côte d’Ivoire.  Son expérience à Wafasalaf, Laïla Mamou la qualifie avant tout «d’une formidable expérience humaine», grâce à la qualité de la relation qu’elle avait avec ses équipes. Sa relation avec Attijariwafa bank, elle la qualifie «d’inspirante». En octobre 2018, Laïla Mamou est nommée directrice des filiales et participations du CACF au Portugal, en Espagne et en Allemagne. Elle est également administratrice de la Hollande. Laïla Mamou a pour mission, notamment, de poursuivre la mise en œuvre de la stratégie du groupe dans ces filiales. En avril 2020, Mme Mamou est nommée directrice générale adjointe de Sofinco, filiale de crédit à la consommation du groupe Crédit Agricole, en charge du développement. Poste qu’elle a occupé jusqu’à sa nomination, ce septembre 2021, en tant que directrice générale déléguée du groupe, administratrice de BforBank et présidente de Unifutel au Maroc. Mme Mamou prend donc en charge la supervision de l’ensemble des activités exécutives et opérationnelles. «C’est une réelle fierté d’être à la tête d’une maison qui innove depuis plus de 70 ans maintenant et qui donne de l’avance. C’est aussi une responsabilité de se dire que l’on dirige l’un des principaux acteurs de l’emploi en France», déclare-t-elle. Le travail, une valeur et une conviction Laïla Mamou est un réel exemple de détermination, de passion et de ténacité. Cet esprit et cette philosophie, elle en fait son leitmotiv et l’applique également dans son quotidien. Elle explique sa quête continue d’optimisation de sa manière de faire en disant : «Je ne me repose jamais sur mes acquis, j’aime faire le bilan et me demander : qu’ai-je accompli ? Quelles erreurs ai-je pu commettre ? Pour quelles raisons ? Comment faire mieux ? etc.» C’est au Maroc que la cadette d’une famille de sept enfants grandit auprès de parents aimants mais exigeants. «Ils nous ont transféré toutes les frustrations de ne pas être allés à l’école, faire des études était donc non négociable. Dans cet environnement, le travail n’était finalement pas un moyen de s’enrichir, mais avant tout une valeur», révèle Laïla Mamou. Le baccalauréat en poche, elle s’envole pour Aix-en-Provence, où elle obtient un DUT (diplôme universitaire de technologie) puis une maîtrise en gestion des entreprises avant de passer un DESS (diplôme d’études supérieures spécialisées) à Caen. En parallèle avec ses études, elle se découvre une passion pour les voyages et la diversité des cultures et une vocation à s’engager pour le bien de sa communauté. L’engagement comme leitmotiv La fibre sociale et sociétale, Laïla Mamou l’a cultivée depuis l’enfance et l’a mise en pratique à travers sa carrière professionnelle. C’est ainsi qu’elle va élaborer et exécuter d’importants plans stratégiques de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) dans le cadre de ses fonctions. C’est donc naturellement qu’elle est parvenue à s’adapter à la vision du Groupe Crédit Agricole, reconnu pour mettre la RSE au cœur de sa politique de développement. Toujours dans cet esprit d’engagement pour la société, Laïla Mamou s’est toujours mobilisée pour développer l’esprit de l’entrepreneuriat, chez les jeunes en particulier. Ses combats pour l’insertion et l’emploi des jeunes sont nombreux. Tous ceux qui l’ont connue le diront : c’est une mission importante dans sa vie. «C’est vital pour moi, je ne pourrais jamais me satisfaire de mon seul travail qui consiste à être à la tête d’une équipe. J’ai besoin que mes actions aient un impact social et sociétal autour de moi», confirme-t-elle. Et d’ajouter, «j’ai la chance de travailler aujourd’hui à Sofinco, une entreprise qui me permet de dédier une partie de mon temps à des causes qui me tiennent à cœur». La consécration de cet engagement, Mme Mamou la vit amplement depuis 5 ans, maintenant qu’elle dirige l’ONG Injaz al Maghrib, reconnue d’utilité publique et impulsée par Al Mada. Sa mission principale : sensibiliser les jeunes à l’entrepreneuriat. Un combat qu’elle poursuit aussi en France à travers des actions de mécénat de compétence auprès de jeunes en difficulté à Roubaix ou Massy. «Ce sont des causes qui me tiennent à cœur et dans lesquelles je souhaiterais m’impliquer davantage. Ce qui est motivant et nourrissant, c’est de me dire que mon entreprise est en adéquation avec cet état d’esprit», se félicite Mme Mamou. De belles choses sont à venir, nous confie-t-elle avec le sourire. n


source: lematin.ma

Analyste: Laïla MAMOU

Laila Mamou a rejoint Wafasalaf, filiale de CA Consum...

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