TUNISIE-RÉFORME DE L’ENSEIGNEMENT—CRÉATION DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’ÉDUCATION: Place aux compétences

  • 27 décembre 2022 / Actualité / 309 / Zakaria Asri


TUNISIE-RÉFORME DE L’ENSEIGNEMENT—CRÉATION DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’ÉDUCATION: Place aux compétences

Toute cette effervescence ne doit pas rester sans suite d’autant plus qu’elle servira à baliser la voie devant une vraie réforme du système éducatif. Le Conseil ministériel restreint présidé par la Cheffe du gouvernement a abordé l’idée de créer ce qu’on appelle le Conseil supérieur de l’éducation. cinq ministres étaient présents au CMR (de l’Education, de l’Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle, des Affaires religieuses, de l’Economie et du Plan) en plus de la conseillère auprès de la Cheffe du gouvernement).

Faut-il rappeler que ce Conseil a été énoncé dans la nouvelle Constitution du pays dans son article 35, chapitre IX. Cet article stipule que ce Conseil «émet son avis sur les grands plans nationaux dans le domaine de l’éducation de l’enseignement et de la recherche scientifique, de la formation professionnelle et des perspectives de l’emploi. La loi fixe la composition de ce Conseil, ses attributions et les modalités de son fonctionnement». A première vue, tout semble normal.

Mais, comme on le sait, le diable se cache dans les détails. D’ailleurs, nous avons évoqué les appréhensions quant à la mise sur pied d’un tel organisme (voir La Presse du 16 juillet 2022). Mais comme il y a, paraît-il, une volonté affirmée d’aller de l’avant dans un tel projet, on ne peut qu’espérer que le rôle qui incombera à cette instance sera au niveau des attentes.

Le CMR en question devrait élaborer un projet de décret qui sera publié instamment et dans lequel on trouvera tous les objectifs attendus à travers la création d’un tel dispositif, notamment dans le cadre de la réforme attendue de tout le système éducatif, d’enseignement et de formation professionnelle. Les enjeux sont stratégiques et ne supportent ni retard ni report.

Toutefois, il faudrait veiller à la composition de ce Conseil et ses attributions. Les membres qui le composeront doivent se distinguer par leur compétence et leur capacité à relever les défis. Ils ne doivent être guidés que par le seul intérêt national et l’appartenance à une identité tunisienne. Bien sûr, l’ouverture sur l’Autre et l’adhésion aux valeurs universelles seront, également, de vraies références. De la sorte, les grandes lignes et les grandes orientations de tout le système éducatif et d’enseignement ne pourront être tracées que lorsque toutes les parties impliquées dans le processus seront convaincues des objectifs assignés.

C’est sur cette base, uniquement, qu’il deviendra possible de préserver l’opération de réforme et lui garantir toutes les chances de réussite. Du coup, personne ne pourra plus prétendre piloter, seul, la machine et on fermera définitivement la porte devant les différentes ingérences qui ont tout chamboulé durant ces dernières années.

Remise en question de certains enseignements

Concernant l’autre réunion du comité de pilotage du projet d’amélioration des programmes au niveau de l’enseignement primaire, il faut se féliciter que les deux parties (ministère de l’Education et le représentant syndical) sont parvenues à un résultat. Il s’agit de la signature d’un document fixant le cadre de référence général relatif à l’architecture des apprentissages dans l’enseignement primaire. Ces deux dernières réunions viennent à point nommé pour souligner la nécessité d’avancer dans la voie de l’élaboration de cette réforme tant attendue du système éducatif. Beaucoup de temps a été perdu dans ce contexte.

C’est ce qui a porté préjudice tant à la qualité qu’au niveau de notre enseignement. De grandes étapes ont été déjà franchies en vue de préparer une réforme globale mais tout est resté lettre morte. Un document exhaustif a été élaboré après les nombreuses réunions qui ont eu lieu dans les régions et au niveau national. Mais les outputs n’ont été suivis d’aucun effet. Aussi bien l’enseignement supérieur que secondaire ou primaire restent les otages d’un attentisme qui n’a pas lieu d’être. Aujourd’hui, il est plus que temps de passer à l’action. Les grands axes à réformer sont clairs et ne demandent qu’à être mis en œuvre. On parle, à juste titre, d’allègement des programmes et de l’aménagement du temps scolaire. Sur ces deux points, il faut insister sur le fait que nous entrons de plain-pied Réforme et développement du système judiciaire et pénitentiaire Et si la prison n’était pas toujours la solution ? «Adopter le bracelet électronique, renforcer les peines alternatives et œuvrer au bénéfice de l’intérêt général, tels sont les axes les plus importants inscrits dans le plan stratégique 2023-2025 du ministère de la Justice, relatif à la réforme et au développement du système judiciaire et pénitentiaire», fait savoir la ministre de la Justice. On s’oriente en Tunisie, peu à peu, vers les prisons ouvertes se caractérisant par des mesures préventives contre l’évasion axées sur le placement sous surveillance électronique et non des obstacles matériels. En point de mire, le désengorgement des prisons pleines à craquer, avec plus de 55 mille détenus en 2019. Que dit le décret-loi sur la surveillance électronique? Le 10 juin 2020, un décret-loi relatif au régime du placement sous surveillance électronique en matière pénale a été promulgué. Selon l’article 86, le juge d’instruction peut, après interrogatoire et maintien en liberté du suspect ou après sa mise en liberté provisoire, ordonner son «placement sous surveillance électronique pour une durée ne dépassant pas 6 mois non renouvelable» avec «élection d’un domicile dans la circonscription du tribunal, interdiction de quitter les limites territoriales définies par le juge sauf sous des conditions précises, interdiction de se montrer dans des lieux précis».

Le juge d’instruction doit être informé du déplacement du suspect dans des lieux précis et son engagement à se présenter devant lui toutes les fois qu’il le lui demande et à répondre aux convocations qui lui sont adressées par les autorités en ce qui concerne les poursuites engagées à son encontre. La mise en liberté provisoire du suspect ne peut être accordée qu’après que celui-ci s’engage auprès du juge d’instruction de se conformer aux mesures qu’il lui aurait prescrites en totalité ou en partie.

Pour remplacer la peine d’emprisonnement par la peine de travail d’intérêt général ou la peine de placement sous surveillance électronique, il est exigé, selon le décret-loi, que l’inculpé soit présent à l’audience, qu’il soit soumis à l’examen médical conformément aux dispositions de l’article 18 du code pénal, qu’il ne soit pas en état de récidive et qu’il soit établi pour le tribunal, d’après les circonstances du fait objet de poursuites, l’efficacité de cette sanction pour préserver l’intégration de l’inculpé dans Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (Ftdes) a mis en garde, hier, contre toute tentative de rapatriement forcé des migrants irréguliers, et ce, en réaction au communiqué publié par la présidence du gouvernement relatif au rapatriement des migrants irréguliers hébergés au Complexe de la jeunesse de La Marsa depuis plus de cinq ans.

Dans un communiqué publié sur sa page officielle, le Ftdes appelle le gouvernement à trouver une solution qui réponde aux attentes des migrants et demandeurs d’asile, dénonçant le contenu «discriminatoire» du communiqué publié par la présidence du gouvernement à l’issue d’un Conseil des ministres tenu vendredi. Selon le Ftdes, les Etats impliqués dans le déclenchement de la guerre en Libye, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés et le gouvernement tunisien sont tous responsables de la situation catastrophique des demandeurs d’asile hébergés au Complexe de la jeunesse de La Marsa, rappelant que deux migrants ont déjà péri à la maison de jeunes de la région. Dans ce contexte, le Ftdes appelle les organisations de la société civile à se mobiliser pour lutter contre «les politiques discriminatoires et répressives du gouvernement tunisien envers les migrants».

Dans un communiqué publié vendredi, la présidence du gouvernement avait annoncé que le Conseil des ministres a convenu d’entamer prochainement le rapatriement des migrants irréguliers hébergés au complexe de la jeunesse de La Marsa. L’avancement des travaux de l’autoroute entre Gabès et Médenine a atteint environ 96%.

C’est ce qu’a observé la mission d’évaluation sur le site du projet. Cette mission a été l’occasion d’échanger avec les différentes parties prenantes autour des principaux aspects concernant la mise en œuvre de ce projet et des mesures à prendre en vue d’accélérer la cadence d’exécution des travaux restants et de mettre l’autoroute au service de la population de la région du sud le plus tôt possible. La mission a particulièrement noté une réelle volonté et un engagement fort de la part des responsables de la Société Tunisie autoroutes et des autorités régionales de Gabès et de Médenine rencontrés lors de la visite des différentes zones du projet.

Ces responsables se sont engagés à aider à résoudre toutes les difficultés auxquelles les entreprises peuvent être confrontées et créer des conditions favorables à l’achèvement de l’ensemble des travaux au premier trimestre de l’année 2023. D’une longueur d’environ 84 km avec 5 échangeurs, 4 gares de péage, 4 aires de repos, 41 ouvrages d’art et 119 ouvrages hydrauliques et d’un coût de l’ordre de 550 MDT cofinancé par un prêt de la Jica, l’autoroute Gabès–Médenine constitue le dernier tronçon restant pour compléter l’axe autoroutier nord–sud de la Tunisie, notamment après l’achèvement et l’ouverture à la circulation, il y a presque deux ans, de la partie reliant Médenine à Ras Jedir, à côté de la frontière avec la Libye. dans l’ère du numérique et des nouvelles technologies. Jusqu’à maintenant, on considère qu’on est encore très loin des objectifs à atteindre en la matière. Alors que les supports numériques sont en train de supplanter les supports papiers, nous continuons à élaborer des manuels et des outils classiques. Les contenus des programmes sont toujours un lourd fardeau pour les élèves. Des matières sont toujours enseignées selon des méthodes qu’on peut qualifier d’archaïques. On peut citer les différentes «éducations» (éducation artistique, musicale, théâtrale) qui ont besoin d’être revues de façon fondamentale. Leur présence dans les programmes doit être l’objet d’une vraie remise en question.

A notre avis, ces disciplines auraient une meilleure place au sein des clubs. Nous aurons, alors, des clubs de musique ou de théâtre ou d’arts plastiques. Quant à la méthode adoptée jusqu’ici de l’enseignement théorique de ces matières, elle est largement dépassée. Dans les clubs, elles seront abordées sous forme d’activités culturelles et, par conséquent, elles n’en seront que plus enrichissantes parce que plus dynamiques et plus captivantes.

N’oublions pas que de telles activités s’imposent de plus en plus dans notre système éducatif pour leur conférer ce caractère motivant et inclusif. Savons-nous, par exemple, que l’écrasante majorité de nos élèves qui étudient la musique au primaire ou dans le préparatoire n’ont jamais touché un instrument musical ?

Et dire qu’on leur apprend la musique ! Idem pour le théâtre où la théorie prédomine. D’autres révisions sont attendues au niveau des matières qui nécessitent la mémorisation et qui accaparent le plus clair du temps de révision chez nos élèves. En tout cas, on attend de cette mobilisation au niveau des instances officielles qu’elle apporte, vraiment, quelque chose de concret susceptible d’aider à sortir notre système éducatif


source: lapresse.tn

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