MAROC - Inflation: L'économie marocaine plus résiliente grâce aux défis imposés



MAROC - Inflation: L'économie marocaine plus résiliente grâce aux défis imposés

Covid-19, conflit russo-ukrainien, sécheresse… L’économie nationale semble avoir affronté plusieurs obstacles qui ont souvent tendance à l’impacter négativement, toutefois, les mesures prises par le gouvernement ainsi que la stratégie adoptée pour relever ces défis ont joué un rôle non négligeable dans son émergence.

2022 est sans conteste l’année la plus difficile sur le plan économique mondiale. Plusieurs facteurs, y compris la guerre en Ukraine, ont contribué à la chute de la croissance économique internationale et à la propagation d’une inflation sans précédent que plusieurs pays ont à peine pu gérer, alors que leur économie reprenait petit à petit la voie normale impactée par la crise pandémique. Cette inflation s’est notamment imposée au Maroc comme problème endogène, alors que l’Etat a su contenir les tensions inflationnistes grâce aux stratégies adoptées.

Driss Effina, Professeur d’économie à l’institut national de statistique et d’économie appliquée, a expliqué à Hespress FR que « la guerre russo-ukrainienne a impacté l’économie mondiale surtout au niveau des prix de produits énergétiques », ajoutant qu’à travers cet impact, « il y a eu des effets multiples sur différents secteurs notamment sur l’agroalimentaire, en particulier, les céréales » référant aux deux pays en conflit en tant que « zone productrice et qui alimente le marché international. Ce qui fait que cette guerre a eu des impacts à différents niveaux sur l’économie internationale traduits par cette inflation historique ».

L’expert souligne que l’inflation s’est propagée partout dans le monde, notant que l’économie marocaine n’y a pas échappé. « Celle-ci a augmenté à environ 8,1 %, d’après les statistiques des derniers mois », a-t-il ajouté, mais a affirmé que « la crise a impacté négativement, mais aussi positivement l’économie marocaine ».

Pour le professeur, « l’augmentation de certains produits que le Maroc exporte était bénéfique pour cette économie. Par ailleurs, les derniers chiffres d’échanges, comparés au reste du monde, montrent qu’il y a eu une stabilité de la balance commerciale des produits et services autour de 77 % du taux de couverture, ce qui est bien », et poursuit qu’on « est dans le même niveau d’échange avec l’extérieur, parce que si on prend les produits tels que les dérivés du phosphate, on pourrait dire que le Maroc était gagnant sur ce plan, de même pour un ensemble de produits agricoles, pour les secteurs du textile, d’automobiles et du tourisme ».

« Donc le taux d’augmentation était important et il est arrivé même à combler certains déficits enregistrés au niveau de certains produits surtout les produits agricoles et les produits énergétiques importés. Il y a eu une sorte de compensation si on ajoute les services aussi », précise-t-il.

En outre, Pr Effina a rappelé que lors de cette période difficile, « Banque Al Maghrib a été obligé d’augmenter le taux directeur pour un peu freiner la consommation, et ainsi, on a constaté une baisse de production des crédits, d’une manière globale, et donc un retour d’augmentation légère des taux d’intérêt. Ce que nous avons aussi constaté, c’est qu’il y a eu une régression très forte dans le secteur des BTP et la construction du logement, et lorsqu’on cherche l’explication profonde, on va trouver qu’il est lié au conflit puisqu’il y a eu une inflation au niveau des prix des produits de construction ».

Et pour finir, notre interlocuteur a affirmé qu’il y a une sorte de rattrapage, ce qui veut dire que l’économie marocaine a réussi à combler les impacts négatifs, qu’il considère un fait important. « Cela montre qu’elle reste très résiliente et s’adapte bien. Cette diversité des leviers qui contribuent à la création d’une valeur ajoutée a joué en faveur de l’économie marocaine », conclut-il.


source: hespress.com

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