Dans le secteur agroalimentaire comme dans celui de l’industrie, les producteurs nationaux innovent pour répondre, d’une part, aux besoins du marché local et, d’autre part, aux attentes des consommateurs à l’international. C’est ce qui a poussé des producteurs, dont l’entreprise Soummam, spécialisée dans la laiterie et dérivés, à créer tout un département dédié au développement et recherche. «Notre objectif est de contenter les consommateurs nationaux et étrangers en leur proposant le meilleur rapport qualité-prix possible. Grâce à notre département développement et recherche, nous arrivons à cerner les goûts des consommateurs et leur offrir ainsi des produits sur mesure», explique le représentant commercial de cette entreprise, soulignant que des études de marché sont régulièrement effectuées avant le lancement de chaque nouveau produit.

Ainsi, cette entreprise a noté que les nationaux sont réticents envers les produits auxquels ils ne sont pas habitués, contrairement aux consommateurs étrangers, très curieux et attirés par tout ce qui est nouveau. «Nos nouveaux produits sont plus connus sur le marché africain et européen qu’ici. Comme nos nouveautés prennent du temps pour se positionner sur le marché local, nous les introduisons progressivement, sans brusquer les consommateurs. Nous prenons le soin de varier et de diversifier nos produits pour toucher toutes les couches de la société avec comme point commun la qualité», assure-t-il.

Innover pour faire la différence

Et d’affirmer que le groupe prend soin d’acquérir de la matière première de qualité et s’emploie à respecter les normes d’hygiène. «Nous ne badinons pas sur ces deux critères. Nous avons des produits qui ne sont pas chers, les aromatisés et les brassés notamment, mais qui sont de qualité. Améliorer nos produits est une question existentielle pour nous. Sans cela, nous ne pourrons pas garder notre position sur le marché national et international», fait-il savoir.

Un but partagé par la SPA «Conserverie Soleil d’Algérie», versée dans le thon et dans la sardine en conserve. «La concurrence est très rude sur le marché dans ce domaine, car nous avons affaire à des producteurs nationaux et à des importateurs. Dans ce secteur, en fait, la qualité du thon ne se pose pas, car nous nous approvisionnons tous ou bien de la Chine ou bien de l’Indonésie. La différence, c’est dans la préparation. C’est là où nous innovons en ajoutant des sauces, du piquant, une huile d’olive de meilleure qualité…», indique la chef de production de cette entreprise, Hanane Benrezgane. Qui dit qualité, selon elle, dit aussi hygiène et équipements de premier choix. «Améliorer un produit, c’est aussi une question d’hygiène, de matériel. Rien ne doit altérer la composition et le goût du produit. Mais il est essentiel aussi de créer la différence en mettant sur le marché des produits qui ne sont pas commercialisés par les concurrents. Nous, nous avons opté pour la sardine, en sauce et à l’huile. Seulement, il n’est pas facile de s’approvisionner en ce poisson, car, s’il est disponible pour la consommation, il l’est rarement pour la commercialisation», rapporte-t-il. Toujours dans l’agroalimentaire, la PME Azemmour a préféré préserver une façon de faire artisanale dans la production de l’huile d’olive pour mettre sur le marché un produit extra-vierge. «C’est cela qui nous a permis de placer notre produit à l’international et décrocher des médiales, en or notamment, dans des concours internationaux. La fabrication artisanale est le moyen le plus sûr pour améliorer le goût de l’huile d’olive», soutient la représentante de cette entreprise, Kahina Ouagued, précisant que 70% de la production de cette entreprise est destinée à l’export et 30% au marché national.

Des barques, pédalos et kayaks made in algeria

Dans le secteur industriel, le gérant de l’entreprise Azzeffoun Marine spécialisée dans  fabrication de barques, pédalos et kayaks,  confie avoir conçu ses propres moulages pour soutenir la concurrence dans ce domaine. «Dans ce domaine, quand on dit améliorer les produits, cela signifie mettre sur le marché des produits les plus sûrs en termes de sécurité. Cela, que ce soit pour les pêcheurs ou pour les particuliers», signale Younés Mansouri, assurant pouvoir relever le défi des pouvoirs publics en matière de construction navale. Les compétences ne manquent pas dans ce domaine, d’après lui.

«Nous avons le savoir-faire nécessaire dans la construction et dans la réparation navale. Si on met à notre disposition des facilités dans l’obtention du foncier et des financements nécessaires, nous nous jetterons dans le bain sans hésiter», conclut-il.